Ma biographie

Profil

Stephane Bonneau


Bonjour,


Cela fait déjà un bon moment que j’y pense ayant réalisé énormément de choses dans ce métier...celles qui ont abouties bien sûr mais également des quantités d’opportunités et de projets pour certains très importants et qui ont échoués la plupart du temps très proches du but pour une raison ou une autre...

En fait l’idée de cette biographie m’a été suggérée par des journalistes professionnels connaissant mon parcours et qui m’ont assuré que cela pourrait intéresser plus de monde que je ne le crois et que ce serait quand même capital que ces différentes informations soient divulguées au grand public qui en ignore pour la plupart l’existence.

Donc à l’origine j’avais démarré cette bio en compagnie d’un journaliste dont c’était le métier de retranscrire des informations car je ne me sentais pas particulièrement à l’aise dans cet exercice mais malheureusement c’était juste avant le début du Covid et on a bon an mal an tenté de poursuivre ne sachant pas que cela allait s’éterniser. Puis lorsqu’on a constaté que nous n’étions pas prêts d’en sortir nous avons décidé d’un commun accord de mettre ce projet en stand-by le temps que la situation générale redevienne normale. Il aura fallu plus de deux ans pour que cela se réalise.

Après tout ce temps l’ayant annoncé dès le début on me demandait fréquemment où en était mon projet et j’étais obligé de répondre qu’il était totalement à l’arrêt comme dans beaucoup d’autres secteurs et qu’il fallait attendre la fin de cet épisode. Cependant entre temps il a passé beaucoup d’eau sous les ponts si j’ose dire et lorsqu'enfin à nouveau la situation générale redevenait propice c’est moi qui ai hésité ne me sentant plus trop dans l’esprit d’une part et en réalisant le travail de titan que cela représentait, plus tout le quotidien à gérer.

Et c’est seulement à présent que je mesure en voyant certains post divers sur mon profil Fb et ailleurs qu’il serait malgré tout essentiel pour moi que les gens sachent véritablement ce qu’il s’est passé en coulisse depuis tout ce temps car en fait je n’ai jamais vraiment stoppé mes activités dans le secteur musical (sauf à une certaine période mais pour des raisons extra professionnelles dont je reparlerai en temps voulu), simplement des projets sur lesquels je travaillais et y croyais à juste titre n’ont pas aboutis mais souvent passés à un cheveu de se conclure. La faute à pas de chance peut-être car quand je repense à tout je me dis que j’aurais pu et dû faire une carrière exceptionnelle si même un seul des projets avortés s’était concrétisé.

D’un autre côté je réalise que même avec ce que j’ai fait au jour d’aujourd'hui bien des gens à ma place en rêveraient donc il faut quand même tout relativiser. Mais cependant avec mon caractère de perfectionniste jusqu’à plus soif je reste un peu sur ma faim tout en comprenant qu’il y a nettement pire c’est certain.

Par contre je pensais à l’origine réaliser une autobiographie “plus dans les normes” avec un éditeur à la fin pour sortir le livre...mais à présent je vois les choses différemment et j’ai décidé de la rédiger totalement seul au détriment que cela soit moins bien écrit que par quelqu’un dont c’est le métier mais si c’est un peu moins romancé c’en sera d’autant plus efficace car il y aura forcément moins de style mais les faits relatés en seront d’autant plus mis en avant et directs sans enjolivement quels qu'ils soient et en fait bien évidemment différent mais plus authentique certainement. Au public d’en décider !!!

D’autre part je vais tenter une formule moins classique à savoir la mettre en ligne directement et simplement afin qu’elle soit consultable par qui le souhaite et de ce fait totalement gratuit. Je joindrai simplement un lien pour ceux qui voudraient faire un don quel qu'en soit le montant afin de soutenir mon travail...mais rien d’obligatoire bien entendu.
Bien évidemment je l’annoncerai suffisamment sur mes différentes pages afin de vous prévenir...comptant également sur le bouche à oreille pour ceux qui ne me suivent pas.
Allez je pense que ces explications préalables étaient établies il est temps maintenant de rentrer dans le vif du sujet.


J’ai donc connu une enfance plus ou moins heureuse même si nous n’étions pas spécialement riches mais pas pauvres non plus. Elevé dans mes premières années davantage par ma grand-mère ma mère étant mannequin et de ce fait toujours par monts et par vaux d’autant plus par sa notoriété importante survenue très tôt. Pour exemple elle a entamé les photos de mode à l’adolescence et était à 18ans déjà très connue dans le métier. A vingt ans à peine elle est retenue par le célèbre photographe Robert Doisneau qui réalisera une de ses photos les plus mythiques qui tournera dans le monde entier diffusée sous différents formats et même des cartes postales. La voici ci-dessous d’ailleurs :


Bouquet de Jonquilles

 

 

 

 

 


Le "Bouquet de Jonquilles" de Robert Doisneau.

J’ai donc grandi ainsi mais toujours malgré tout bien accompagné. Ma mère s’étant mariée avant ma naissance à un homme très beau mais très jaloux il a exigé qu’elle arrête sa carrière de mannequin pour le suivre dans ses tournées à travers la France car il était commercial mais son activité fonctionnait très bien. Elle s’est donc pliée à ses volontés voyageant avec lui dans de magnifiques hôtels mais s’ennuyant énormément dans la journée en l’attendant pendant qu’il allait à ses rdvs. Mais après quelques mois à avoir supporté une telle routine l’ennui de sa vie passée a refait surface car elle était d’un tempérament très dynamique et bien qu’étant très amoureuse une discussion s’imposait car elle ne voulait pas passer sa vie de la sorte même si en contrepartie cela lui permettait de bénéficier d’une vie confortable...mais elle préférait à cela une vie beaucoup plus active. Donc elle a décidé de reprendre sa carrière dans le mannequinat contre le gré de son mari et il était tellement furieux qu’ils ont fini par divorcer...tout cela avant ma naissance.

Ayant repris sa carrière d’avant on lui proposait sans cesse des rôles au cinéma mais elle a tout refusé en bloc car elle ne souhaitait pas devenir la proie des paparazzis en ayant suffisamment déjà dans son métier actuel.
Par le hasard des rencontres elle est devenue un jour la maîtresse d’une nuit d’un très séduisant jeune homme et cela a mené à ma naissance. Ce n’était pas prévu mais elle a absolument désiré me garder sans que lui connaisse mon existence et elle s’est débrouillée seule avec l’aide de sa mère en l’occurrence comme je l’ai expliqué plus haut.

Me concernant, après la maternelle j’ai d’abord étudié en école privée pour le cycle primaire puis suis passé dans le public pour le secondaire. J’étais un élève plutôt studieux donc cela se passait assez bien dans l’ensemble. Jusqu’au BEPC que j’ai eu relativement facilement et qui coïncidait avec la fin des bonnes années me concernant, il fallait faire un choix pour entrer en seconde et j’ai choisi la C qui était la plus cotée et ouvrait de ce fait le plus d’options pour la suite mais également la plus difficile. Le niveau général avait monté d’un coup et c’est aussi à ce moment-là que j’ai choisi de débuter la pratique d’un instrument de musique en l’occurrence la guitare.

Rien n’était pourtant prévu au départ mais mes deux meilleurs amis de lycée se sont entendus soudainement et d’un coup ils se sont acheté des guitares électriques et bien entendu des amplis pour les brancher. Donc nous qui passions tous nos jours de congé ensemble tous les trois, ils se déroulaient à présent complètement différemment puisqu’ils répétaient ces jours-là. Le premier mois j’allais les voir mais je tenais un peu la chandelle pour utiliser l’expression qui n’est peut-être pas la mieux adaptée dans ce cas mais qui signifie bien ce que je ressentais dans mon coin seul car eux avaient à présent une occupation très prenante mais également intéressante et un nouveau but commun dont malheureusement j’étais exclu provisoirement.

C’est là que je me suis dit que la seule façon de nous retrouver était que je m’y mette aussi. J’ai expliqué tout cela à ma mère qui avait l’avantage d’être artiste avec un tempérament très ouvert et je me souviens très bien du jour où nous sommes partis tous les deux faire les boutiques d’instruments de musique comme nous l’avions fait deux ans auparavant mais pour les motos...où là il avait été plus difficile de la convaincre mais elle avait fini par exaucer mon souhait par amour pour moi mais à contre-coeur car elle avait très peur vu le danger que cela représentait. Effectivement je m’en suis rendu compte par la suite manquant de peu à plusieurs reprises des accidents qui auraient pu être très graves et qui m’ont totalement éloigné de ce milieu qui me passionnait pourtant.

Pour en revenir à la musique qui commençait aussi à supplanter et à remplacer l’intérêt que j’avais ressenti pour la moto et qui en plus avait l’avantage de me réconcilier moralement avec ma mère j’étais parti sans m’en rendre compte pour une passion qui prenait de plus en plus de place et qui m’a finalement conduit à vouloir en faire mon métier, au détriment total de mes études qui passaient progressivement mais sûrement au second plan.

Parallèlement mes deux fameux amis qui m’avaient involontairement entraîné dans cette nouvelle aventure commençaient à se prendre la tête surtout un des deux qui avait décidé cela sur un coup de tête pour avoir du succès auprès des filles... mais pas prêt à faire les efforts suffisants pour travailler l’instrument.
Donc comme cela lui avait pris soudainement de jouer de la guitare il a décidé sur un coup de tête de tout arrêter et cela n’aura été qu’un intermède de deux à trois mois mais suffisant pour m’entrainer dans ce projet non souhaité au départ. Le second a quand même persisté un peu plus et comme c’était le seul qui avait un peu plus avancé que nous il m’a un peu guidé au départ en m’apprenant mes premiers accords ainsi que quelques riffs célèbres dont “Smoke on the water” l’incontournable gimmick des débutants mais sur une corde au départ ainsi qu’un certain Alvin Lee dont je ne me souviens plus du titre mais qui me plaisait bien (en fait cela vient de me revenir il s’agissait du fameux “Love like a man”). Également un Beatles je pense que c’était Day tripper mais bien sûr que les intros de morceaux à ce stade.

Cependant j’avoue que j’avais été très troublé par l’arrêt plus que soudain de mon autre ami et si le second n’avait pas insisté un peu plus je ne sais pas si j’aurais moi-même continué ou alors par respect pour ma mère qui m’avait acheté ce matériel à ma demande. Comme quoi dans la vie tout ne tourne pas toujours comme prévu mais c’est ce qui en fait son charme par ailleurs.
Je commençais progressivement à combler mon retard sur mon ami qui avait débuté un peu avant moi et il fallait absolument que j’arrive à me débrouiller seul. J’avais la chance d’avoir une bonne oreille qui me permettait de déchiffrer des petites mélodies voire des bouts de solos sur les disques que je remettais jusqu’à ce que je trouve. Pas simple mais à cette époque c’était le seul moyen que j’avais. Dans l’ensemble cela ne se passait pas trop mal même si je devais parcourir tout le manche pour trouver les notes. Lorsque j’allais voir un concert avec des musiciens qui avaient déjà plus de pratique que moi je découvrais qu’ils réussissaient à faire la même chose mais en ne se déplaçant que très peu. Cela m’intriguait beaucoup et à chaque fois je me disais qu’il fallait vraiment que je trouve cette façon de jouer.

Régulièrement à la fin des concerts j’allais voir le guitariste pour savoir s’il donnait des cours et à chaque fois la même réponse négative. Parfois il y en avait qui me disaient oui mais à la fin du compte ils ne me recontactaient jamais. A cette période les seuls cours qu’on pouvait trouver étaient dans les conservatoires mais j’avais entendu dire qu’on ne touchait pas du tout l’instrument pendant la première année qui était dédiée totalement à l’enseignement du solfège. Moi je désirais jouer et progresser mais directement sur l’instrument et non pas autrement et comme j’étais très motivé et que je souhaitais profiter de ma qualité innée d’avoir une bonne oreille comme je l’ai dit plus haut pas de choix. (Il y avait également des cours de jazz mais ce n’était pas le style dans lequel je souhaitais me diriger à ce moment-là).

Le problème c’est que à force de jouer je commençais à progresser malgré tout mais je n’avais aucune idée de ce que je faisais et comment savoir improviser. J’ai donc acheté des méthodes de guitare dont une qui m’a marqué puisqu’il s’agissait de la fameuse méthode à Dadi. Même si elle était très sympathique au demeurant et pour débuter je n’y ai malgré tout pas appris beaucoup de choses et suis passé à d’autres beaucoup plus enrichissantes pour moi.

De fil en aiguille j’ai découvert les gammes et commencé à comprendre plus ou moins ce que je faisais et sur quelle tonalité je me trouvais. Très intéressant tout cela et j’avais fait un bond en avant subitement. L’apprentissage seul était un énorme travail où je ne comptais pas les heures mais très satisfaisant à la fin du compte car on retient mieux ce que l’on découvre par soi-même. J’en dégageais un plaisir certain et toutes les personnes qui m’entendaient jouer m’encourageaient à poursuivre dans ce sens. Enfin j’arrivais à prendre un peu de plaisir et c’est super de s’entendre dire qu’on est doué mais à quel prix. Le nombre d’heures passées était considérable mais quand on aime on ne compte pas...

Après cet apprentissage régulier je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de jouer avec d’autres musiciens et que cela contribuerait certainement à me faire évoluer sur d’autres plans et compléter ainsi la mise en pratique concrète de tout ce que j’avais déjà appris. En commençant directement par mes camarades de lycée, j’avais la chance à cette période d’avoir un voisin de classe passionné de guitare et qui en plus avait un petit groupe. Après avoir discuté de tout cela avec mon copain qui s’appelait Didier (Chaumeil) nous avons convenu d’un rdv chez lui avec les différents membres de son groupe pour voir si on pouvait faire quelque chose ensemble. Il se trouve que son frère le chanteur n’était autre que Pascal Chaumeil qui deviendra plus tard le célèbre réalisateur de films ayant entre autres crée le film “L’Arnacoeur” avec Vanessa Paradis et Romain Duris en tant qu’acteurs principaux qui a cartonné en faisant plus de quatre millions d’entrée en salle et l’a rendu très côté par la même occasion ayant même eu une proposition d’adaptation aux USA qui s’est d’ailleurs concrétisée avec des acteurs américains bien sûr. Pascal est malheureusement décédé en pleine gloire alors qu’il était enfin au firmament avec beaucoup de projets en cours.

Parenthèse terminée pour en revenir au petit groupe ainsi créé j’avais de mon côté un ami d’enfance qui jouait du clavier et lui ai proposé de nous rejoindre avec l’accord des autres membres. En plus cet ami clavier qui s’appelait Charles Hurbier poursuivra également de son côté dans le secteur de la musique et avait aussi un local dans la maison de ses parents où nous pouvions également préparer notre répertoire en toute quiétude mais en adaptant bien évidemment nos heures de répétitions. Au fur et à mesure nous construisions donc ce fameux répertoire composé d’une majorité de covers basées principalement dans un registre rock et cela tournait correctement. Par la suite lorsque nous étions suffisamment au point nous avons fait divers concerts et le public appréciait dans l’ensemble beaucoup nos prestations.

Ma mère du fait de ses connaissances entreprit de nous faire enregistrer une petite maquette chez Phonogram déjà avec deux titres de compos personnelles. Le résultat était sympa mais pas suffisamment pour décrocher un contrat. Nous étions par ailleurs tous très jeunes à cette période. Cependant je commençais à prendre goût à cette activité à tel point que je voulais absolument poursuivre dans cette voie. Je le dis aux différents membres du groupe mais personne ne se sentait apte à franchir le pas. Donc un beau jour je me décidais à poursuivre mon chemin et abandonner à contre coeur mes amis et collègues du groupe.

A l’époque il y avait principalement deux magazines dominants sur le marché c’était Best et Rock&Folk qui représentaient un peu la bible de tout musicien et qui en plus avaient l’avantage l’un comme l’autre de traiter différents styles très intéressants et y découvrir de nombreux sujets et artistes par la même occasion. Bien évidemment comme pour tout magazine qui se respecte il y avait la fameuse rubrique “petites annonces” afin de pouvoir rechercher différents musiciens qui pourraient convenir à son propre niveau et aussi au style recherché.

Je pars ainsi armé de mes deux revues, guitare en bandoulière dans cette quête qui s’avérait assez fructueuse puisque grâce à cela j’ai commencé à rencontrer beaucoup de musiciens divers dont certains sont devenus connus plus tard. D’auditions en auditions où j’étais pris la plupart du temps en rapport avec un niveau déjà relativement évolué et par tout l’acharnement que j’y avais mis c’était donc à moi seul de prendre la décision mais je n’étais pas convaincu par ce que je voyais, il y avait toujours quelque chose à redire. Donc je passais mon chemin pour en tenter une autre ailleurs et ainsi de suite pendant quelques mois.

Finalement après avoir enfin trouvé plus ou moins mon bonheur qui à l’époque se situait à la fac de Jussieu avec un jeune groupe plein de ressources et d’envergure emmené par une chanteuse au superbe look il s’agissait bien entendu de Shakin’ Street et de Fabienne Shine qui était en pleine ascension venant de faire sensation peu de temps auparavant dans le fameux Festival de Mont de Marsan. J’ai bien sûr été engagé sur le champ et ils m’ont même demandé si je connaissais un bon bassiste que cela pourrait intéresser. Je n’ai pas eu à réfléchir trop longtemps puisque le bassiste de mon petit groupe précédent était le seul disposé à tenter l’aventure et en plus avait un niveau plus que correct. Je le contacte et évidemment il me répond que c’est ok pour lui d’autant plus que Shakin’ Street commençait tout juste à se faire un nom.

La semaine suivante accompagné de Olivier le bassiste en question nous débarquons tous les deux dans les locaux de Jussieu pour l’audition cette fois de mon camarade bassiste. Même s’ils étaient présents à trois avec le batteur Jean Lou Kalinowski et bien évidemment la charmante et sulfureuse Fabienne on ressentait que concernant les décisions musicales c’était très nettement Eric Lévi le guitariste et compositeur qui les prenait. Par la suite après Shakin’ Street il deviendra le créateur fondateur du fameux groupe Era qui aura un énorme succès international d’ailleurs.
Pour en revenir à l’audition du bassiste il fut recruté également et le groupe était dorénavant complet. C’est seulement bien plus tard que je compris que nous étions sensés remplacer Bertignac et Corinne partis rejoindre Jean Louis Aubert dans Téléphone avec la carrière que tout le monde connaît.

Cependant il se passa un événement totalement imprévu puisque Fabienne avait déjà contacté Sandy Pearlman le célèbre producteur de Blue Oyster Cult et que ce dernier avait finalement accepté de produire ce nouveau groupe français favorisé par la présence de Fabienne qui avait un charisme certain. Ce n’est pas pour rien si elle avait entretenu quelques temps une relation avec un dénommé Jimmy Page. Cela peut aider également d’avoir de telles connaissances dans un milieu où les appuis sont quand même assez déterminants... Mais il se trouvait que Sandy Pearlman avait des idées bien précises en tête puisqu’il avait décidé d’engager un certain Ross the Boss ex Dictators en tant que guitariste principal car ce dernier bénéficiait évidemment du soutien des Majors américaines. Du coup tout se réalisa très rapidement et en deux temps trois mouvements le groupe parti s’installer aux USA et signa chez CBS international avec Sandy Pearlman aux manettes et Ross ainsi qu’Eric aux guitares. Mon bassiste et moi étant totalement ignorés de la part du groupe et bien entendu du show bizz américain à tel point que Fabienne ne se souvient absolument pas de cette histoire puisqu’en fait je ne l’ai vu que deux fois très rapidement à Jussieu. Nous nous sommes croisés bien évidemment beaucoup plus tard chacun ayant réalisé ses objectifs de son côté et étant même relativement proches mais je n’ai jamais évoqué ce souvenir. C’était juste pour l’anecdote mais qui est elle bien réelle.

 

Fabienne 
Fabienne et moi avec deux amis.

 
Après cette relative déception je m’en remis cependant rapidement en réalisant que ce n’était vraiment pas mon style de musique puisqu’il s’agissait de tendances punks qui étaient très nouvelles et à la mode mais qui ne correspondait nullement à ce que je recherchais.
Je repris donc mon parcours après ce qui n’avait été en fait qu’une petite parenthèse avec à nouveau ma guitare en bandoulière. Cependant cela m’avait permis de rencontrer un milieu un peu plus pro et j’avais à présent d’autres ambitions. La série d’auditions suivante commençait à me désespérer encore davantage alors que suite à une énième audition supplémentaire un petit “évènement” se produisit à sa sortie avec la rencontre improbable d’un guitariste rythmique complémentaire à moi et qui en était arrivé au même raisonnement à savoir qu’il en avait également marre de passer tout son temps à parcourir l’Ile de France pour un résultat final très décevant. Il s’agissait bien évidemment de Didier Bernoussi avec lequel nous sommes allés au café du coin, nous avons sympathisé immédiatement et pris la décision commune de créer un nouveau groupe ensemble avec toutes les conséquences qui en découleront pour la suite sur chacun de nous...

Suite à cette nouvelle collaboration, naissance de ce qui allait devenir “Stratos” nom que nous avions trouvé tout simplement puisque nous jouions chacun sur des Strats diminutif de Fender Stratocaster pour les non connaisseurs. Nous avions ainsi le socle mais pour fonder un groupe il faut bien évidemment s’entourer d’autres musiciens. Donc nous nous sommes mis en quête et pour cela nous avons bien évidemment passé des annonces dans les deux revues spécialisées de l’époque c’est à dire toujours les mêmes Best et Rock&Folk. Et là la nouvelle aventure pouvait démarrer.

Bien évidemment nous sommes passés par toutes sortes de phénomènes dont un qui nous a marqué particulièrement puisque nous avons reçu un appel d’un soi-disant chanteur dénommé Jean-Louis (je cacherai le nom volontairement) qui avait à ses dires suffisamment de moyens pour produire le groupe si cela lui convenait. Nous voilà donc partis dans la vieille 404 blanche de Didier pour aller découvrir qui se cachait sous ce pseudonyme et effectivement il avait un appartement dans le 16éme arrondissement de Paris, une Mercedes blanche et une superbe compagne. Bon début. J’avais avec moi une cassette de quelques titres que j’avais en réserve et en lui faisant écouter dès les premières notes il nous dit que cela lui suffisait et qu’il était convaincu par notre projet en cours. Nous nous sommes échangé un regard furtif avec Didier mais bon jusque-là tout était encore plausible même si son écoute nous paraissait un peu brève...mais bon après tout pourquoi pas.
Après cela il nous a fait écouter le titre qu’il passait en boucle partout où il se trouvait et qui plus est dans sa voiture et il s’agissait d’un morceau qui faisait un carton à cette époque “Carry on wayward son” du fameux groupe Kansas tiré de l’album Leftoverture. Il nous dit qu’il voulait un groupe qui joue dans ce style et que dans ce cas il était prêt à investir beaucoup d’argent. Ok, cela ne nous déplaisait pas et donc pourquoi pas après tout. Sur ce il loua un studio de répétition et nous étions à la recherche à présent d’un bassiste, d’un batteur et d’un clavier lui pour sa part devant assurer le chant.

D’un coup nous avons trouvé un super bassiste beaucoup plus âgé que nous mais qui avait déjà une très longue expérience dans le métier, Alain Pernette qui nous proposa un excellent batteur avec lequel il travaillait souvent, Jacky Bonneau (mon homonyme mais sans aucun lien de parenté).
Nous leur avions présenté le projet et expliqué le but du fameux Jean-Louis et en leur faisant faire connaissance entre eux Alain a tout de suite flairé que cette histoire était trop belle pour être vraie mais étant très sceptique il souhaitait cependant tenter l’expérience afin de voir où cela nous mènerait. J’étais rempli de doutes également mais comme Alain je souhaitais malgré tout poursuivre l’aventure. Nous nous retrouvions désormais au studio pour travailler ensemble mais Jean-Louis trouvant toujours un prétexte pour ne pas chanter ne faisait que des sauts pour suivre l’évolution du projet...Nous commencions à suspecter vraiment le personnage d’autant qu’entre temps on voyait défiler de plus en plus de très belles femmes dans son appartement qui n’était un fait qu’un grand studio et le tout réuni nous portait à réflexion. L’atmosphère commençait à s’alourdir nettement mais comme Jean-Louis était malgré tout très malin il sentait le manque de confiance qui montait en nous et comme dès le début il avait une sorte d’admiration pour moi il me faisait de plus en plus de cadeaux et cela me mettait dans l’embarras surtout par rapport à Didier.

Parallèlement on sentait que les filles étaient prêtes à s’occuper de nous et un malaise s’installa progressivement jusqu’au jour où nous avons d’un commun accord décidé de tout stopper avant qu’il ne soit trop tard. Bien nous en prit puisque peu de temps après Jean-Louis m’a contacté et il ne savait pas comment me l’avouer mais il s’était pris une balle dans le pied, il avait déménagé dans une tour à Ivry et avait tout perdu. Il m’a quand même demandé de passer le voir et qu’il m’expliquerait tout. Mais nous avions déjà cerné le personnage et avions compris qu’il s’agissait d’un proxénète qui faisait travailler des prostituées de luxe et même sa compagne qui était superbe travaillait en fait pour lui et était plus moins la “chef” de tout ce réseau avec lui en dirigeant d’où les sommes en espèce qu’il trimballait toujours sur lui.

Enorme déception mais en même temps grand soulagement d'être enfin sorti de cette histoire qui devenait de plus en plus sordide. Je suis malgré tout allé le voir car il avait toujours été adorable avec moi mais le fait d'aller dans les tours d'Ivry sur Seine et de le rencontrer dans cet état lamentable et blessé dans un appartement minable m'a laissé un très triste souvenir de toute cette histoire et le conte de fée s'était transformé en pire cauchemar. Je préfére m'arrêter là et passer à la suite beaucoup plus "normale" dirons-nous. Donc cette fois nous sommes repartis avec Didier mais avec notre fameux tandem basse/batterie qui pour le coup nous avait suivi.